Ciels, variations #1
Variations #1 constitue une première étape d’une réflexion par l’abstraction sur le fondement même de la photographie. La captation de lumière à un instant précis faisant sens. La lumière étant celle du soleil couchant se reflétant sur les nuages, capturée en multiples abstractions. Première partie d’un projet sans limite, Variations #1 explore des « variations générales », ensuite viendront les « couleurs » puis les « émotions ». Les grands formats (80x120cm) permettent au spectateur de s’immerger dans un mélange de formes abstraites et de couleurs semblant irréelles et tout à fait communes à la fois. 
3ex+1, FineArt Hahnemuhle Photorag 308, 80x120cm, monté
Eternellement aléatoire, le ciel du couchant expose de multiples émotions très différentes les unes des autres suivant chaque variation horaire et météorologique. Parfois apaisés et calmes, les teintes colorées s’organisent avec discipline en doux dégradés comme clôturant paisiblement une belle journée. D’autres fois, les reflets monochromes semblent envahir un relief en déchirement. Souvent aussi en lutte, les nuages colorés en affrontent d’autres sombres, jusqu’à l’issue finale où, après un combat intense, les ténèbres l’emporteront fatalement. Chaque instant y est différent, absolument éphémère.
Les capturer s’avère être un geste purement photographique, à savoir capter la lumière et saisir l’Instant décisif, théorisé par Henri Cartier-Bresson. Il s’agit de saisir les reflets provisoires, différents d’un instant à l’autre, les tonalités changeantes, les nuages se muant au gré des vents en différentes couches,formes ou compositions. La lumière baissant irrémédiablement. Suite logique de l’acte photographique, le développement des images dévoile à son tour d’autres détails souvent non observables à l’œil nu. Des couleurs, des strates et compositions nouvelles s’y révèlent à leur tour, laissant apparaitre de nouveaux lieux et émotions aussi éphémères et impalpables.
En contradiction avec le paysage et son format classique horizontal, ces « Ciels » se dévoilent exclusivement verticalement, sans repère. Reprenant le mouvement vertical mystique de la tête de bas en haut vers les cieux et leur immensité infinie. Ils se sont vus capturer sans exotisme, systématiquement depuis le même endroit, exposé plein Est. S’il est non idéal pour admirer le soleil directement et ses derniers rayons sur le paysage terrestre et les décliner en carte postale, c’est le théâtre idoine où en apprécier le contrechamp et les reflets fragiles et passagers sur les nuages, ouvrant sur des mondes extraordinaires, éphémères et colorés.

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